Pour les artisans, l’émergence de l’industrialisation a suscité de nombreuses difficultés économiques. Les ateliers peinent à suivre la cadence et les bas prix imposés par les industries. Pourtant, le savoir-faire artisanal est encore aujourd’hui gage de qualité et de durabilité.
En France, de grandes maisons telles que Hermès ou Chaumet contribuent au rayonnement économique de la France à l’international. Mais toutes les entreprises n’ont pas la chance de bénéficier d’une telle renommée. C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Économie et des Finances a mis en place un label officiel nommé « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV), en 2005 par la loi en faveur des PME.
Il vise à revaloriser et à aider les savoir-faire français d’exception. S’il a pour but premier d’assurer leur pérennité, il cherche à terme à permettre leur insertion sur le marché mondial.
Ici par exemple, nous étions à Limoges en visite chez un atelier maroquinier de grande qualité. Spécialiste de la ceinture, une grande majorité des étapes étaient encore entièrement réalisées à la main. C'est ce que l'on appelle une expertise. Et cette dernière à un réelle valeur.
Comme son nom l’indique, il est centré autour de trois valeurs fortes :
• L’Entreprise, d’abord. Le label a en effet une vocation économique : celle d’être un levier de croissance pour les entreprises qu’il soutient. Concrètement, les entreprises labellisées disposent d’aménagements fiscaux pour les aider à se développer.
• Le Patrimoine, ensuite. C’est là le cœur du label. Pouvoir se revendiquer Entreprise du Patrimoine Vivant, c’est avant tout être détenteur d’un savoir-faire exemplaire et exceptionnel.
• Vivant, enfin, car l’artisanat est toujours à la croisée de l’héritage et de la modernité. Pour perdurer, il doit être tourné vers l’avenir et de s’ouvrir aux innovations.
Le label EPV célèbre la diversité des savoir-faire ici, la sellerie Gaston Mercier.
Vous l’aurez compris, l’objectif de ce label est avant tout de distinguer des entreprises françaises dont le cœur de métier est orienté autour des savoir-faire, qu’ils soient artisanaux ou industriels, pourvu qu’ils soient animés par l’excellence.
Un exemple ? La Cristallerie Baccarat, fondée en 1764 sous la surveillance de Louis XV.
Le label n’est pas décerné sur simple demande. Pour avoir le privilège d’en bénéficier, il faut répondre à des critères très stricts :
• Le critère économique.
L’entreprise doit posséder des machines rares, ou détenir des brevets.
• Le critère du savoir-faire.
Le savoir-faire de l’entreprise doit être rare et ne pas être utilisé par de nombreuses entreprises. Il peut être de deux types différents. D’abord, il peut être le fruit d’un héritage : celui d’une connaissance transmise de génération en génération. C’est le cas notamment de Baccarat, manufacture de cristal créée en 1764 sous le règne de Louis XV et qui, depuis, perpétue son savoir-faire verrier. Mais le savoir-faire peut aussi être un savoir-faire technologique. Thales Angénieux, par exemple, a été labellisé pour sa technologie dans le domaine de l’optique : il fabrique des objectifs d’appareil photo.
• Le critère géographique.
Parce le label EPV valorise le patrimoine, l’entreprise doit avoir un attachement territorial. Ainsi, elle doit être implantée au même endroit depuis cinq ans au minimum. Mais certaines le sont depuis bien plus longtemps : l’atelier de Maison Boinet, par exemple, est situé à Château Renault depuis 1858 (soit 162 ans !).
Tous ces prérequis rendent le label EPV extrêmement exigeant. Donc, si vous voyez la petite pastille sur un site ou une boutique, c’est que vous vous trouvez dans un lieu de confiance.
Depuis les premières labellisations de 2006, le label EPV a été décerné à 1 305 entreprises françaises. En tout, le réseau est une force comptant 65 000 emplois qualifiés non délocalisables.
Grâce à l’accompagnement proposé, beaucoup des ateliers labellisés s’ouvrent aux visites, contribuant ainsi à leur développement régional et international. Grâce à eux, le tourisme du savoir-faire est en pleine expansion. Avec lui, c’est la vente à l’export qui progresse. En effet, les clients étrangers sont à la recherche de la différence proposée par les ateliers : celle d’un savoir-faire local, original et authentique.
Mais être une EPV, c’est avant tout une philosophie : avoir à cœur d’allier la mémoire et l’avenir, en repoussant les frontières du monde industriel. C’est savoir créer une pièce unique, savoir s’adapter aux goûts changeants et à la mode sans trahir son identité. C’est faire du patrimoine une valeur, pour préserver des savoir-faire uniques transmis de génération en génération.
Le réseau EPV est donc avant tout un réseau porté par une ambition commune : celle de l’excellence à la française. Il s’agit de promouvoir la forte valeur ajoutée d’une fabrication française.
Ici, le label EPV de notre atelier tisseur célèbre près de 200 ans de savoir-faire !
Les labels sont si nombreux que souvent le consommateur s’y perd. Le Made in, les origines, les labels sont nombreux et hétérogènes.
Contre ce flou, Atelier Particulier promeut une valorisation du « Made How » plus que du « Made in ». Nous sommes convaincus que les savoir-faire n’ont pas de frontière, pourvu qu’une attention particulière soit portée à leur confection. Jean-Louis Dumas, l’ancien dirigeant de Hermès, invite d’ailleurs à développer une « philosophie du produit » plutôt qu’une « philosophie de l’image ». Le choix des matières nobles, le temps et la qualification nécessaires à la confection du produit sont autant d’étapes que le produit porte en lui une fois fini.
Chez Arpin 1817, le travail de la laine est un sujet sérieux. C'est une matière noble qui nécessite du temps, de la patience est une véritable expertise si l'on souhaite en exprimer tout le potentiel.
Une pièce d’un atelier labellisé EPV, c’est souvent une pièce fait-main. L’artisanat a la particularité de proposer des pièces uniques, dont aucune n’est parfaitement identique à l’autre.
La preuve avec cette petite sélection d’entreprises et ateliers labellisés EPV que nous voulons mettre en avant aujourd’hui !
La maison Arpin fabrique, depuis 1817, du tissu d’excellence. Leur particularité est que ses artisans partent d’une toison brute et s’occupent de toutes les étapes de confection d’une étoffe sur-mesure. Cet atelier est l’un des rares derniers à procéder de cette manière, qui plus est sur des machines classées au Patrimoine National.
Notre article sur Arpin et leur site web.
C’est depuis 1836 que le Liquoriste Briottet perpétue son savoir-faire local. Ce sont 6 générations qui se sont succédé et qui démontrent, une fois de plus, que certains savoir-faire sont éternels lorsqu’ils sont magnifiés.
Notre article sur Maison Briottet et leur site web.
La faïence est un savoir-faire exceptionnel qui aura marqué la France. Seulement une poignée d’ateliers céramistes survivent encore et permettent à cet artisanat de perdurer. Émile Georges, fondateur en 1898 a donnée place à Carole Georges, 4e génération à la tête de la faïencerie familiale, pour préserver ces savoir-faire neversois.
5e plus ancienne Entreprise Textile française, Lemaitre-Demeestere est labellisé EPV depuis 2019. Cet atelier est spécialisé dans le tissage du lin, fibre emblématique du Nord de la France. Il fait d’ailleurs partie des fers de lance de la relocalisation du lin français, un mouvement plus qu’essentiel pour que l’Hexagone retrouve ses savoir-faire natals.
Notre article sur Lemaitre-Demeestere et leur site web.
Roger Pradier fabrique des luminaires d’extérieur pour les endroits les plus prestigieux (comme la place des Vosges). Basé à Châteauroux depuis 1910, l’atelier est un symbole du gout français pour l’élégance et le raffinement.
Notre article sur Roger Pradier et leur site web.
Sur Instagram @atelierpart
30 jours pour changer d’avis
Retour offert
Carte bancaire & Paypal
Option Paiement 3x
Une question ? Une suggestion ?
On vous écoute !