Protéger et valoriser les savoir-faire, est-ce se faire plaisir ? Ou cela correspond-il à un besoin, une vérité ?
Dans le monde du puzzle, depuis longtemps, le carton et sa découpe à l’emporte-pièces a depuis longtemps supplanté la méthode traditionnelle. En Europe, l’Entreprise du Patrimoine Vivant Michèle Wilson fait perdurer la technique ancienne. Et cela a un vrai intérêt sur l’expérience du joueur ! Nous vous proposons un petit détour par la Bourgogne, où Michèle Wilson est implantée depuis 1975. Non sans avoir un peu remonté le temps avant.
Dans les années 1750, en Angleterre, John Spilsbury se forme en apprentissage auprès du graveur et cartographe Thomas Jeffreys, Géographe du Roi. Puis, quelques années plus tard, au début des années 1760, il se met à son compte. Et met en œuvre une idée qui lui trottait dans la tête : découper les cartes afin de faciliter l’apprentissage des lieux. Il contre-colle alors une carte de géographie sur une planche de bois en acajou. Puis la découpe le long des frontières des pays et des régions. Le puzzle est né ; il s’appelle alors dissected map – carte dissectée, en français.
Pendant quelques décennies, le puzzle découpé à la scie sauteuse, le long des dessins qui le compose, reste la norme. Et réservé à l’apprentissage, représentant par exemple des scènes bibliques. C’est plus tard, au cours du 19ème siècle, qu’il prendra d’autres formes plus ludiques et deviendra un jeu pour les enfants. Et ce n’est qu’au début du 20ème siècle que le carton l’emportera sur le bois. C’est également à ce moment-là que les pièces s’emboiteront. Et que le puzzle perdra de sa difficulté : on ne suivra plus les bords des éléments. On coupera, au petit bonheur la chance, en plein milieu.
Dans les années 1900 néanmoins, les puzzles en bois pour adultes seront très en vogue, d’abord aux États-Unis. À Boston d’abord, à New-York ensuite, c’est un loisir apprécié par la haute société. Et sélectif : le puzzle en bois, découpé selon les contours du motif, est très onéreux à réaliser. Donc plus cher à l’achat.
Les puzzles sont alors d’une complexité assez impressionnante. Les formes sont tantôt hasardeuses, tantôt extrêmement précises. Elles peuvent même représenter des figures à part entière, comme on peut le voir sur le puzzle ci-dessous, datant du début du 20e siècle.
Tout comme la bonne société américaine, l’aristocratie russe de l’époque du dernier Tsar Nicolas II sera féru de puzzle en bois. Lors de l’exil de 1917, cette passion sera importée en France, sous la marque Véra.
Et c’est là que la grande Histoire rencontre la petite. Michèle Wilson apprendra son savoir-faire et exercera sa dextérité chez Véra, avant de fonder l’entreprise qui porte aujourd’hui son nom.
Depuis 1975, la recette du puzzle Michèle Wilson n’a pas changé. Le dessin est contrecollé sur une planche de bois de peuplier. Après séchage, le puzzle est découpé par l’artisan à la main grâce à une scie très fine. L’artisan suit les courbes des motifs. Chez Michèle Wilson, on aime suivre les lignes du plumage d’un oiseau comme l’ondulation des vagues d’une mer agitée.
Ce savoir-faire exige une concentration de chaque instant et un doigté extrême : le dérapage de la scie peut à tout instant condamner le puzzle à la poubelle.
Dans le savoir-faire de Michèle Wilson, donc, résident à la fois l’unicité du produit – chaque puzzle est différent – et la difficulté intrinsèque du puzzle.
En bref, les puzzles Michèle Wilson concilient la beauté du savoir-faire et son utilité pour celui qui en fait l’expérience. Qui a dit que la machine pouvait tout remplacer ?
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