Saviez-vous que Madagascar concentrait 75% de la production mondiale de raphia ? Historiquement, le pays doit beaucoup à cette plante, qu’il emploie à de nombreuses fins : cordage, étoffes, échelles, paniers, tissus d’ameublement, greffe d’arbres, couvre-chefs et même trembo, du vin de palme malgache.
Le rapport avec Atelier Particulier ? Un peu de patience ! Tout va prendre son sens dans ce qui suit :-)
À mesure que nous dénichons des savoir-faire, nous sommes souvent confrontés à davantage que de simples pièces. Les matières, les artisans, leurs gestes et leurs histoires ont bien des choses à raconter. De temps à autre, nous tombons sur des pièces et des ateliers tant porteurs de sens, qu’on ne peut pas s’empêcher de travailler dessus.
Les pièces que l’on vous présente aujourd’hui en font partie, puisque l’on s’est penché sur une matière exceptionnelle : le raphia.
Avec le plaisir que nous avons eu à découvrir ce savoir-faire, autant vous en partager quelques détails. Cap sur l’Océan Indien, non-loin d’Antananarivo, sur l’île de Madagascar.
À l’aube de la période coloniale de l’Île, vers 1850, bon nombre d’études furent menées par des chercheurs français pour comprendre ce qui unissait les Malagasys à leurs vêtements.
La raison derrière cet intérêt venait d’un constat surprenant, du moins d’un point de vue européen, et d’un décalage culturel fort. L’habit traditionnel à Madagascar accompagne la personne au quotidien, dans les grandes étapes de sa vie et jusqu’à sa mort. Il est le symbole de l’identité et incarne les valeurs de son porteur. Bien plus qu’une simple protection contre les éléments, le vêtement agit ici comme une représentation, un portrait fidèle. La plus célèbre et symbolique de ces étoffes est le lamba, un grand carré, généralement fait de soie et porté comme une étole ou un foulard.
Il existe des dizaines de types de lamba, en fonction de leur composition, à base de raphia ou de coton, mais également en fonction de l’occasion ou du statut : pour les nobles, pour les anciens ou même pour les cérémonies de famadihana, une coutume quelque peu particulière…
On ne peut pas passer à côté du famadihana, cette tradition funéraire malgache. On confectionne d’abord avec soin des lamba, avec des matières premières précieuses, pour ensuite déterrer puis revêtir les défunts des meilleurs tissus. Cette tradition agit comme une sorte de preuve de respect continu des anciens, en les honorant par leurs étoffes. Le famadihana fait partie des nombreux rites divinatoires, où le vêtement joue un rôle clé.
Toutes ces pratiques, desquelles on ne peut tracer les origines tant elles sont variées, sont le reflet d’un savoir-faire ancestral. La vraie spécialité de l’Île et ce, depuis toujours, c’est le travail de la fibre végétale et, plus particulièrement, une plante locale que vous connaissez bien : le raphia.
Le raphia farinifera, dont les feuilles donneront naissance à la fibre, a besoin d’un milieu spécifique pour pousser correctement. Le meilleur cas de figure pour la plante est un bas-fond humide, voire marécageux, et un cours d’eau dynamique à proximité. Il suffit que l’eau soit stagnante, même si elle est abondante, pour que le raphia devienne fragile et meurt.
Madagascar, c’est simplement le lieu idéal pour le raphia. Sa géologie, la composition de ses terres, son taux d’humidité et sa température font d’elle l’île rêvée pour obtenir des raphias robustes.
Voici pour le cours de botanique. Passons aux véritables savoir-faire malagasys. À la fin de la saison des pluies, on récolte les jeunes palmes qui protègent le bourgeon du raphia. Traditionnellement, ce sont les hommes qui s’occupent de la récolte pour laisser le reste du travail aux artisanes. Ce sont elles qui renferment tout ce savoir-faire manuel de la fibre de raphia.
Pour obtenir la fibre, il faut l’extraire minutieusement. Et pour cette tâche, les Malagasys sont de véritables experts. Deux méthodes s’offrent à eux, correspondant à deux tribus emblématiques de l’île. L’une est la méthode Sakalava, qui consiste à décoller la fibre à la main, d’un geste sec. La méthode Betsimisaraka, quant à elle, utilise un couteau pour découper et racler la fibre. Toutes deux sont des savoir-faire uniques et demandent un apprentissage laborieux, se transmettant souvent de génération en génération.
On obtient enfin notre fibre de raphia ! Un seul problème : elle est gorgée à 40 % d’eau. Elle requiert donc un temps long de séchage avant d’obtenir la fibre robuste à l’aspect que l’on connait.
À Madagascar, le soleil atteint parfois des températures très hautes. Alors pourquoi ne pas faire sécher les fibres devant ce dernier, me diriez-vous ? Vous obtiendriez un fil torsadé et sans souplesse, tout bonnement inutilisable. Un long séchage à l’ombre suffira et donnera une fibre souple, de couleur blanc crème.
Le raphia est une ressource naturelle exceptionnelle pour le pays et ses alentours. Les savoir-faire associés à sa récolte et à son tressage sont réellement uniques. L’île a pourtant failli voir cet artisanat disparaître, d’un côté, du fait de l’apparition des fibres synthétiques, de l’autre, à cause du phénomène de tavy, pratique qui consistait à brûler les raphières pour y installer des rizières, bien plus rentables sur le court-terme.
Bien heureusement, le souhait de conserver ces savoir-faire reste vivant. Des initiatives locales donnent naissance à des projets revalorisant la culture et le travail du raphia, ce joyau de Madagascar.
L’une de ces initiatives est l’atelier que nous sommes partis dénicher au cœur de l’île.
On vous les présente ?
On a eu la chance de rencontrer le Cluster Tsimöka et de profiter de leur savoir-faire exceptionnel. Pour tout vous dire : on ne s’attendait pas à tant de qualité. Si l’on savait que les Malagasys possédaient le meilleur savoir-faire du raphia au monde, on ignorait l’envergure de la différence de qualité qu’ils proposaient. Le Cluster Tsimoka nous l’a démontré, en toute simplicité, avec leur tissu : un raphia traditionnel tressé main.
Prenez 7 femmes riches de savoir-faire, une passion pour Madagascar et son artisanat et une réelle volonté de rendre le commerce plus équitable : vous obtenez Tsimöka. L’association naît en 2014 avec une envie : faire rayonner l’artisanat malgache à travers le monde, en intégrant essentiellement des artisanes locales pour la confection de leurs tissus.
Par son activité solidaire, Tsimöka fait maintenant vivre plus de 250 hameaux malagasys et améliore les conditions de vie de nombreux villages, tout en confectionnant du textile de haute qualité.
Le résultat de ce partenariat avec Tsimöka ? Un raphia robuste, souple, d’une couleur naturelle et confectionnée dans des conditions qui font vivre l’artisanat local exceptionnel. Pour Atelier Particulier, c’est toujours une expérience unique de pouvoir dénicher de tels ateliers, passionnés et dévoués, en plus d’être experts dans leur secteur.
Nous avons pensé ces sacs pour qu’ils soient pratiques, élégants et qu’ils comportent les détails qui les fassent sortir du lot. Avec une matière comme celle-ci en main, on était bien parti, mais aucun faux-pas n’était permis.
Aucune inquiétude de notre côté :
- La confection a été réalisée par notre atelier de maroquinerie, à l’île Maurice (eux-aussi spécialistes du raphia) et travaillant avec les plus grandes maisons
- On a fait appel à l’expertise italienne pour nos détails en cuir : un cuir de vachette au tannage végétal toscan. La matière est résistante et l’aspect est lisse mais légèrement grainé (pile ce qu’il faut pour qu’une belle patine se développe !)
Au niveau du détail, le sac sceau comporte :
- Une doublure en 100 % coton pour transporter ses affaires sans risque
- Une poche intérieure pour y glisser ses cartes, clefs, etc.
- Un détail artisanal de la couronne de raphia traditionnelle
- Une anse en cuir réglable pour un porté épaule ou main, avec ses détails en pièces métalliques
Concernant le sac cabas :
- Un fond de sac solide, pour le confort et un tombé plus égal
- Des rivets décoratifs pour apporter son élégance au cuir italien
- Un format ni trop grand, ni trop petit : pensé pour l’usage au quotidien, à la plage, aux courses ou en balade
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