Le lin et la France, c’est une histoire particulière.
Aujourd’hui, une fenêtre s’ouvre pour relancer le filage et le tissage du lin dans l’Hexagone. Sous l’impulsion du plan de soutien à l’économie et la société françaises « France Relance » et des acteurs de la filière « Lin », la petite fleur bleue française recouvre des couleurs.
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Chez Atelier Particulier, on est fier de soutenir des acteurs comme Lemaitre Demeestere (un des derniers tisseurs de lin en France) et Masters of Linen (organisme de valorisation du lin européen), fers de lance de ce projet. Comment ? En vous proposant une collection de pièces en lin pour cet été.
Avec Lemaitre Demeestere, comme pièce principale, nous vous proposons donc une écharpe porteuse de sens. Qui soutient un savoir-faire local, à quelques encablures de là où la matière est cultivée. C’est assez rare pour le souligner !
À ses côtés, on souhaite écrire une nouvelle page de l’histoire du lin français. Tournée vers le XXIème siècle. En voici le premier chapitre, avant d’écrire les prochains avec vous !
Selon vous, quelle est la première cause de disparition des savoir-faire ?
Cette question, on se l’est posée dès les débuts d’Atelier Particulier en 2013, lorsqu’on a commencé à rencontrer des artisans et visiter des ateliers.
Une réponse est apparue naturellement : la difficulté des ateliers à accompagner les évolutions d’usage et de mode de leur époque.
Pour étayer notre propos, il n’y a pas meilleur exemple que le lin en France.
La France est le premier cultivateur de lin au monde (+100.000 tonnes chaque année).
L’un des plus grands bassins liniers se trouve dans le pays de Caux, en Normandie. D’ailleurs, si vous vous y rendez courant juin, vous pourrez admirer cette culture millénaire. À cette période, la campagne cauchoise se pare d’un bleu électrique profond.
Oui mais voilà : une fois la fibre en main, il faut la transformer.
Et là, les choses se compliquent. Car depuis le XIXème siècle, le savoir-faire de transformation du lin s’est raréfié en France. Jusqu’à totalement disparaitre au milieu des Années 2000.
C’est simple, on sait cultiver et quelques rares entreprises peuvent encore tisser. Mais il n’y a plus personne entre ces 2 étapes. Résultat, les marques et ateliers de l’Hexagone sont dans l’obligation d’exporter le lin brut avant de le ré-importer sous forme de fil pour le transformer en tissu.
Cette disparition du savoir-faire a plusieurs causes.
La concurrence du coton, d’abord.
La délocalisation massive d’entreprises importantes pour l’économie du savoir-faire, ensuite.
Une grande difficulté des ateliers à s’adapter à l’évolution des besoins, enfin.
Trop fortement ancrés dans leur héritage, de nombreux ateliers n’ont pas su capitaliser sur leur savoir-faire pour innover.
Ce constat, nous l’avons fait dès nos débuts. Chez Atelier Particulier, on a toujours cru dans le potentiel du lin. La fibre à tout pour elle :
- Ultra technique – car respirante, thermorégulante, et hypoallergénique
- Très résistante et confortable – le lin est aussi léger que solide. Un poids-plume qui est sur le podium mondial des matières naturelles en termes de résistance
- Naturellement texturé – grâce à ses petites irrégularités qui font tout son charme
Comme souvent, on s’est dit qu’il fallait prendre le taureau par les cornes pour accompagner le renouveau du lin.
La preuve.
Le lin, notre fil rouge
Pour ressusciter un savoir-faire, il faut avant tout une demande des clients finaux.
Si le lin semble un réflexe aujourd’hui, il ne faut pas oublier qu’il y a 10 ans, peu de gens en parlaient. Et peu osaient le travailler. Quelques grandes marques de luxe, au mieux.
Et quelques jeunes marques en Italie, en Angleterre. Et nous :)
Mais, à cette époque, on s’est heurté à un mur difficile à escalader. On voulait mettre en valeur le lin français. Sans qu’aucune porte ne s’ouvre pour réaliser ce que l’on avait en tête. Une écharpe donc, mais aussi des ceintures et même des cravates.
Alors, une fois la matière en main, on a fait preuve d’agilité. On a cherché les ateliers qui pourraient nous aider à créer ces pièces. C’est en Italie que nous avons trouvé notre bonheur. Près du Lac Majeur pour la ceinture tressée, à Côme pour les cravates et à Biella pour les écharpes.
À l’époque, on se disait déjà : « un jour, on trouvera un atelier français capable de confectionner une partie de notre collection de lin ».
Ce jour est arrivé. Il suffisait juste d’être patient.
Confiance, innovation et pédagogie : les 3 valeurs du renouveau du lin
Notre mission de dénicheurs du savoir-faire nous conduit à rencontrer chaque jour les visages qui sont et font le savoir-faire d’aujourd’hui et de demain.
Quand on a souhaité travailler du lin cultivé en France, la première porte qui s’est ouverte est celle d’une entreprise du Nord de le France : Lemaitre Demeestere.
Institution nationale, fondée en 1835 dans la commune d’Halluin, l’atelier Lemaitre Demeestere jouit d’une position particulière : c’est la 5ème plus ancienne société Textile de France.
Si l’on a choisi de travailler avec cet atelier, ce n’est pas sans raison. L’entreprise partage des valeurs qui nous sont chères.
Confiance, innovation et pédagogie.
#1 La confiance
Comme nous, Lemaitre Demeestere a toujours cru au renouveau du lin. Ce sont des optimistes. Ils ont conservé leur confiance dans leur savoir-faire ainsi que dans celui de leurs artisans. La transmission - familiale notamment - a toujours été le maitre mot.
Les parents prennent les enfants en apprentissage afin de partager la tradition. Et les enfants s’approprient ensuite le savoir-faire de leurs ainés pour s’adapter à leur époque. C’est un cycle vertueux qui a encore cours aujourd’hui.
#2 L’innovation
À l’image de l’écharpe que nous vous proposons aujourd’hui, Lemaitre Demeestere a su s’adapter aux besoins de son époque. Elle a l’innovation dans les veines.
Depuis plus de 150 ans, la société ne cesse de faire évoluer son activité pour rester ancrée dans son époque.
En 1910 par exemple, les fils d’Edouard, Paul et Joseph Lemaitre rejoignent l’entreprise. Sous leur dynamique, l’atelier développe une activité de tissage de tissu d’ameublement en parallèle de la production de fil.
Pour cela, l’atelier capitalise sur son savoir-faire de confection du lin pour créer des tissus solides et esthétiques.
#3 La pédagogie
Quand on souhaite démocratiser et valoriser un savoir-faire, la pédagogie est une qualité importante.
Chez Atelier Particulier, on utilise les mots pour rendre plus lisible l’histoire du lin en France. En tout, depuis 2015, nous avons publié plus de 1.000 contenus dédiés au savoir-faire. Une grande partie parle du lin.
De son côté, Lemaitre Demeestere participe au travail collectif en étant un membre officiel et actif du Label Masters of Linen.
Le Label Masters of Linen en 1 minute
La marque collective déposée MASTERS OF LINEN garantit la traçabilité 100% européenne à chaque étape de transformation d’un produit.
Ce label n’est disponible que pour les produits se composant de 100% lin, lin majoritaire, ou métis (chaine coton, trame lin, lin>40%), dans les domaines de la Mode et de la Maison.
Le Club Masters of Linen est la garantie du lin 100% « Made in Europe », de la plante au fil et au tissu.
Une marque déposée et un sceau d’excellence pour les professionnels et les consommateurs.
Lemaitre Demeestere est le seul tisseur français membre du club Masters of Linen.
Toute une collection pour accompagner le projet de Lemaitre Demeestere
Le savoir-faire n’a pas de frontières.
Cette notion, simple en apparence, porte un message fort. Nous nous faisons fort d’aller dénicher à la genèse le meilleur du savoir-faire.
En Italie, en Angleterre, au Portugal, en Espagne, mais aussi au Pérou, plus d’une trentaine d’ateliers du monde nous accompagnent sur le projet Atelier Particulier.
Le fil rouge de notre mission se trouve dans l’histoire et la qualité du savoir-faire des artisans que l’on rencontre. Pas dans la localisation.
Mais, pour le lin, on avait hâte de pouvoir profiter du savoir-faire millénaire français. Voici pourquoi chacune des pièces que l’on vous présente aujourd’hui a été confectionnée à partir de lin français.
Mieux, l’écharpe Chevrons que vous avez vu ci-dessus est née dans l’atelier de Lemaitre Demeestere.
En début d’année on s’est rendu chez Demeestere. Notre objectif ? Vous montrer les coulisses d’un projet national qui porte à bout de bras le savoir-faire linier français.
L’Écharpe Lin Chevrons – Made in Lemaitre Demeestere
Pourquoi une écharpe en lin ?
L’été, cette pièce apporte du style à des tenues « claquettes / t-shirt » qui en manquent cruellement, et une protection contre la fraicheur et le vent.
Avec ses motifs à mini-chevrons et ses coloris pastels, elle habillera parfaitement vos tenues estivales !
Voici quelques exemples.
Avec cette écharpe, on vous offre ce qui se fait de mieux en France. Une pièce filée et tissée à partir de lin français, récompensée par les Labels Masters of Linen et Entreprise du Patrimoine Vivant.
Pour rappel, le label EPV distingue et valorise le savoir-faire artisanal et industriel d’excellence d’ateliers et manufactures françaises.
Alors, séduit(e) ?
La Ceinture tressée lin – la pièce iconique de la communauté
Cette ceinture a un petit pouvoir. Une fois en main, il est impossible de ne pas tomber sous son charme. C’est assez fort. Il faut dire que cette pièce comble un « vide » évident à nos yeux :
- Elle est durable, aussi qualitative que solide
- Elle est polyvalente, on l’associe aussi bien avec un jeans qu’un chino
- Elle a du style ! Qui oserait dire le contraire ?
- Elle a une matière qui apporte un twist = le lin
Cette ceinture a donc été confectionnée en Italie, par une manufacture familiale à quelques encablures du lac Majeur (et de la frontière suisse).
Autrefois spécialisée dans le cordage de bateaux, elle a su s’adapter à son temps et fournit aujourd’hui la plupart des grandes Maisons.
Notre atelier a de l’or dans les mains. Il arrive à transformer un fil de lin brut en tresse aussi belle que solide.
Et pour la sublimer, le choix des matériaux qui l’accompagnent est à la hauteur :
- Lin français
- Boucle en Zamak
- Empiècements en cuir pleine fleur (au tannage végétal)
Cette pièce est super-polyvalente. Elle s’accordera parfaitement à vos jeans et autres chinos, auxquels elle apporte un twist particulier.
Les Cravates en lin – une collection qui met le printemps à l’honneur
Après l’écharpe et la ceinture, c’est sur la cravate que l’on a jeté notre dévolu. On avait un objectif en tête : magnifier le lin et les matières printanières afin de vous redonner plaisir à porter la cravate.
Parce que la cravate est un accessoire « plaisir », il nous tenait à cœur de dénicher pour vous des matières avec du pep’s. Des matières que vous ne trouverez pas partout et que vous prendrez plaisir à porter au quotidien.
Du lin en priorité. Mais également du chanvre et de la soie.
Confectionnée à la main par des artisans de Côme, ses finitions sont nettes et précises (point d’arrêt et fil de torsion à la main par exemple).
Et, on vous le dit en 1.000, nos cravates se portent avec tout. Dans un look business, casual ou chic, tout est possible !
Il ne vous reste plus qu’à choisir votre motif et coloris favoris.
S’engager pour préserver et protéger
Cette collection, nous la voyons comme une récompense.
Une récompense pour la patience et l’engagement que tous les acteurs qui œuvrent pour faire revivre le savoir-faire linier français.
Après avoir passé 6 années à évangéliser le lin, nous souhaitons passer un nouveau cap.
Des mots à l’action, il n’y a qu’un pas.
Depuis 2015, la totalité du lin que nous utilisons est français.
En 2021, notre collection met à l’honneur le lin et notre écharpe est confectionnée en France, grâce au savoir-faire de Lemaitre Demeestere.
Et ce n’est pas fini. D’ici la fin de l’année, on compte bien faire du lin votre matière favorite. La promesse est gravée dans le marbre. Vous en êtes témoins.
D’ici là, on vous donne rendez-vous jeudi, à 10h, sur l’e-shop pour découvrir notre collection printanière.
Merci de nous suivre,
À jeudi
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Fulbert, Benjamin et l’équipe AP
Dénicheurs de savoir-faire