Le 2 avril 2020, Jolhane, le Responsable de la Communauté d’Atelier Particulier, a pris contact avec une cinquantaine de clients.
Il avait un message important à leur transmettre. Le voici :
« Bonjour à tous,
Aujourd’hui, je vous propose de participer à un projet un peu nouveau : co-créer nos nouvelles pièces de petite maroquinerie.
Concrètement, je vais constituer un groupe de travail pour donner vie à notre prochaine collection. Design, choix du cuir, des coloris et des finitions… c’est vous qui allez décider.
Grâce à votre aide, j’espère créer les meilleures pièces possibles.
Vous êtes partant ? »
Au total, 8 personnes ont répondu présent : Alexandre, Sébastien, Arthur, Jason, Romain, Stéphane, Vincent et Willy.
On en profite pour les remercier chaleureusement. Car sans eux, nous ne serions jamais arrivés à ce résultat :
Après plusieurs mois de travail, de discussions et d’allers-retours entre la communauté et l’atelier, on voulait revenir sur les coulisses de cette création.
Cet article de présentation est comme un « carnet de bord ». C’est une immersion dans le monde passionnant du savoir-faire !
Let’s go !
Pourquoi demander à nos clients de nous aider ?
Les réponses sont nombreuses, mais la première qui nous vient à l’esprit est : c’est dans notre ADN.
Atelier Particulier a vu le jour en 2013 grâce au soutien d’une centaine de personnes sur la plateforme de crowdfunding Ulule. Depuis, on prend régulièrement l’avis et les retours de notre communauté.
Et parfois, comme pour ce projet, on va un peu plus loin.
On a la chance d’avoir une communauté composée de passionnés du savoir-faire. Autant en profiter :-)
Une collection à votre image
Avec ce groupe de travail, l’objectif était de créer un pont direct avec notre atelier normand.
Certains nous ont fait des dessins - précis au millimètre près -, d’autres ont étudié pour nous les cuirs possibles, d’autres encore ont fait un état des lieux des besoins auxquels répondre.
Avec notre atelier, on a testé chacune de leurs idées. Pour arriver à créer deux Porte-Cartes :
- Le Porte-Cartes Neuville
- Le « grand » Porte-Cartes Malherbe
Sans compromis, cette collection est pensée par vous. Pour vous.
Et elle répond à chacune de vos exigences :
- Praticité : la forme n’est ni trop grande, ni trop petite mais adaptée à un usage urbain.
- Style : un jeu de couleurs et de matières.
- Qualité : les cuirs, la couture, les renforts et les teintures de tranches – cette collection profite de la meilleure expertise.
Une histoire de forme
La forme, c’est le point de départ d’une pièce de maroquinerie. C’est un moment-clé. Chaque choix a un impact plus ou moins important sur le savoir-faire à mobiliser par la suite.
Par exemple, plus il y aura de fentes dans votre porte-cartes, plus il sera nécessaire de refendre les pans de cuir. Tout cela dans le but d’affiner le plus possible la pièce.
Or, plus le cuir sera fin plus il sera fragile. Résultat : le nombre de fentes est stratégique.
Pour la forme, nos 8 experts souhaitaient un Porte-Cartes compact, léger, avec au moins 4 rangements, qui soit « habillé » mais pas trop et qui s’abime le moins possible.
Pour être certain de trouver le design parfait, on a réalisé une étude sur 13 formes différentes.
Chacun de ces formats a été noté sur 4 critères : son design, son ergonomie, la qualité du cuir, la qualité des finitions.
Avec ces votes, nous avons pu identifier les points qui étaient réellement importants pour la communauté.
Restait une dernière question : que faire de la carte d’identité ?
Willy par exemple, est pour l’intégrer :
« Toutefois, comme le dit Romain, un porte-cartes qui intègrerait un espace pour la carte d'identité serait une excellente idée, je pense notamment aux sorties le week-end en été où on n'a parfois ni manteau, ni veste, ni porte-documents, cela évite d'avoir un gros portefeuille qui dépasse de la poche du jeans :) »
Comme il y avait débat sur le sujet, on a choisi de faire les 2. Pas de jaloux, chacun y trouve son compte :-)
Du cuir, oui. Mais pas n’importe lequel.
Une fois la forme en tête, on pouvait passer à la seconde étape : le cuir.
Sur ce point, la communauté a été unanime.
Elle voulait un cuir souple mais résistant.
Pas trop brillant car « ça fait cheap » et qui puisse se patiner légèrement sans marquer trop fortement.
Autre point : nos amis passionnés en avaient « ras la casquette » des pièces de maroquinerie toutes lisses. Vous savez, celles qui manquent de piquant. Ils voulaient de la texture. De l’aspérité. La remarque de Jason en témoigne :
« Déjà, je pense qu’il faudrait faire un porte-cartes avec un cuir grainé car les premiers de AP sont en cuir lisse et très basique. Ce que je n’aime pas dans le cuir lisse est l’effet un peu trop brillant, plastique. De mon point de vue, je trouve qu’ils vieillissent mal. De plus, c’est un accessoire qui va prendre cher (frottement, pliure, poussière, etc.). Avec un cuir grainé, je trouve que c’est plus simple de rattraper les griffures. »
Pour trouver la perle rare, on est allé voir Alain, l’artisan qui sélectionne et coupe les cuirs dans notre atelier normand. On lui a exposé le cahier des charges de nos experts et il nous a fait plusieurs propositions.
Très rapidement, on s’est positionné sur une sélection de cuirs espagnols provenant de la tannerie Curtidos Badia.
Fondée en 1889, cette tannerie possède une belle expertise. Elle accompagne de nombreuses marques et notamment des Maisons espagnoles que l’on admire beaucoup.
Curtidos Badia, c’est aussi et surtout l’histoire d’une famille passionnée par le cuir. Aujourd’hui, la 4ème génération est à la barre, et cela ne peut que nous plaire.
Mais ce qui nous a le plus séduit, c’est la qualité du cuir qu’Alain nous a présenté. Il s’agit d’un cuir de vachette pleine fleur très subtil. Sur ce cuir, on ressent la qualité du tannage. La couleur est profonde sans être brillante.
On est très loin de l’effet plastique que l’on retrouve un peu partout.
Pour rassurer Jason, Alain nous a expliqué que le cuir allait se patiner légèrement dans le temps sans marquer excessivement.
Qu’est-ce-que le cuir pleine fleur ?
La qualité du cuir diffère d’une peau à l’autre : la race, le sexe, l’âge, la nourriture de l’animal sont autant de variables à prendre en compte. D’ailleurs, les défauts sur la peau brute perdurent bien souvent malgré le processus de tannage : c’est la raison pour laquelle le choix de la peau a toute son importance.
Le cuir pleine fleur se caractérise par la finesse de son grain : sa peau brute ne possède aucun défaut. Elle n’a subi aucune rectification lors du processus de tannage. Moins de 5% des cuirs tannés dans le monde sont du cuir pleine fleur. Il s’agit d’un repère qualitatif essentiel lorsque vous souhaitez vous offrir une belle pièce en cuir.
Quand vous vous offrez une pièce en cuir, n’hésitez jamais à poser la question pour être sûr de faire le bon choix.
Dernier point : nos Porte-Cartes associent cuir lisses et grainés. La qualité est la même ; il n’y a que la finition qui change.
Avec ce subtil twist « ton sur ton », il s’agit à nos yeux de la meilleure façon d’apporter le piquant tant désiré par la communauté.
Des finitions qui ont du sens !
Les finitions sont clés. Ce sont elles qui font la différence entre une pièce de maroquinerie médiocre et de grande qualité.
Pour cette collection, on avait à cœur de sélectionner des finitions qui soient aussi belles que pratiques.
On se devait donc d’aller plus loin.
Ainsi, en parallèle de notre projet avec nos 8 experts, une fois les attentes un peu définies, nous avons confirmé les 1ères intuitions par un questionnaire dont nous avons le secret : un questionnaire auprès des membres d’Atelier Particulier.
Grâce à vos retours, nous avons identifié les 3 points sur lequel on devait s’investir à 100% avec notre atelier :
1. La solidité des coutures
2. Les tranches qui s’abiment
3. La doublure qui accroche
On commence par la couture.
Une couture qui ne vous laissera pas tomber
C’est le point que vous avez le plus remonté : les coutures de vos porte-cartes résistent mal au temps qui passe.
La tension exercée par le contenu des porte-cartes, généralement trop rempli il faut l’admettre, fini par avoir raison de votre pièce.
Bien avant que le cuir ne fatigue, c’est la couture qui lâche sous la pression.
Aussi, vous l’aurez compris, la couture ou piqure en langage maroquinier, c’est l’étape qui donne vie aux porte-cartes. C’est à ce moment que la matière chouchoutée par Alain précédemment se façonne.
Mais c’est aussi l’élément qui assure à votre pièce une belle longévité.
Pour nos Porte-Cartes, on a donc demandé à notre atelier les critères suivants :
- Une couture droite et bien resserrée
- 4 points au cm
- Un double passage du fil, aux extrémités du porte-cartes - c’est le fameux point cheval
La teinture des tranches : comme les grandes Maisons
Cela nous a surpris, mais près d’une personne sur 3 possédant un porte-cartes se plaint de la détérioration excessive des coins et des tranches de sa pièce.
On en a discuté avec notre atelier, et ils nous ont expliqué que cela est généralement dû à un manque d’attention sur la teinture des tranches.
Souvent bâclée, car couteuse, une mauvaise teinture de tranche révèlera ses défauts dès les premières semaines d’utilisation.
C’est donc un critère-clé de qualité.
Si elle n’est pas nette avec un léger aspect bombé, vous pouvez passer votre chemin.
Sur cette étape, il faut retenir une chose : le nombre de passages vous donne des indices sur la qualité finale des finitions. L’exemple ultime est Hermès : chez eux, 5 passages.
Dans notre atelier, nous n’avons pas à rougir, nous en avons 3 à 4 selon l’efficacité de l’artisan.
On peut donc garantir que la tranche gardera pendant longtemps un aspect net et lisse.
Pourquoi pas 5 ?
Car pour nous, ce 5ème passage est accessoire. C’est plus une signature qu’un gage de durabilité. Cela n’en reste pas moins impressionnant !
Sans doublure, c’est moins pratique
On vous l’a dit, avant d’être une belle pièce de savoir-faire, le porte-cartes est un objet qui se veut pratique. Si vous devez lutter chaque fois que vous souhaitez retirer une carte, c’est un problème.
Et c’est précisément le 3ème défaut que vous avez remonté : la doublure accroche.
Une fois encore, on en a discuté avec notre atelier et il nous a expliqué que ce n’est pas la doublure qui accroche, mais c’est parce qu’il n’y en a pas que les cartes glissent pas mal.
Fort de notre expérience dans la petite maroquinerie, on a souhaité conserver les doublures de nos premières pièces : un cuir de veau de chez Mastrotto, un tanneur italien reconnu pour son excellence depuis 1958.
Très souple et douce, cette doublure vous assure de pouvoir sortir vos cartes sans difficulté encore et encore.
Dernier avantage de la doublure, elle ajoute une épaisseur supplémentaire non-négligeable sur une zone de frottement aussi importante.
Quelle pièce pour quel mode de vie ?
Si vous êtes arrivé(e) à ce stade de l’article, vous devez maintenant vous poser une question : Porte-cartes Neuville ou Malherbe ?
Question légitime que l’on va tenter d’élucider ensemble.
Pour cela, on vous suggère de toujours repartir du besoin. En effet, la qualité de confection étant identique, c'est votre mode de vie qui déterminera votre choix final.
Qu’avez-vous besoin de transporter ? Que portez-vous au quotidien ?
C’est en se posant les bonnes questions que vous trouverez la pièce que maroquinerie qui vous ira le mieux.
Le Porte-Cartes Neuville mesure 10x7cm. Pour seulement 2,5mm d’épaisseur.
C’est compact et très léger (moins de 100g). Concrètement, vous pourrez le ranger dans toutes vos poches, mêmes les plus petites, sans problème.
Autre avantage, ce format ne déforme pas vos vêtements. Vous pourrez donc ranger ce porte-cartes dans la poche intérieure de votre veste/manteau sans craindre de déformer votre tenue.
Enfin, ce format est idéal pour accueillir jusqu’à 6 cartes. Sans forcer ! Vous pourrez même ajouter quelques billets. Simple, léger et efficace. C’est un vrai porte-cartes urbain.
Le Malherbe, quant à lui, répond à d’autres besoins. Il mesure 12x7,5cm et a été pensé pour accueillir votre carte d’identité, jusqu’à 7 cartes et quelques billets supplémentaires.
La carte d’identité, c’est le sujet qui fâche en maroquinerie. Pour pouvoir l’accueillir dans un porte-cartes, il faut modifier toute la structure. Au risque de perturber l’équilibre global.
Avec l’aide la communauté, on a pu changer les dimensions sans altérer la qualité principale du format que l’on souhaitait : être compact (3mm d’épaisseur).
Aussi pratique qu’un portefeuille classique mais beaucoup moins lourd et imposant, notre pièce est également pensée pour un usage urbain.
Il tient dans une poche de chino, dans une veste et bien entendu dans un sac. Facile, pratique et très esthétique.
À présent, il ne vous reste plus qu’à choisir le coloris qui vous accompagnera. Aujourd’hui et les 10 prochaines années.
Cette collection sera disponible jeudi 15 avril, à 10h, en précommande sur atelierparticulier.com.
On espère que vous avez tout autant apprécié cette découverte que nous avons pris de plaisir à créer cette collection avec la communauté.
On en profite encore une fois pour remercier chaleureusement les 8 passionnés de maroquinerie qui nous ont aidé pour ce développement spécial. Un grand merci à : Alexandre, Sébastien, Arthur, Jason, Romain, Stéphane, Vincent et Willy.
À jeudi,
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Fulbert, Benjamin et l’équipe AP