Aujourd’hui, donc, nous vous proposons un voyage au cœur de la tradition du pantalonnier qui a inspiré les Maisons de luxe à un instant charnière de leur histoire : le lancement de leurs collections de prêt-à-porter. L’avènement du prêt-à-porter de luxe à la suite de la Seconde Guerre mondiale a changé pour toujours la notion même de luxe. Dans l’ombre, l’atelier avec lequel nous avons travaillé y a fortement contribué…
Comme les grands génies de la peinture, de la musique ou les plus grands romanciers, ce pantalonnier a compris les règles de son art avant de s’en départir pour créer son propre vocabulaire. Celui-ci n’a pas changé depuis et forme les gammes de ceux qui souhaitent créer leur propre pantalon.
De la naissance de sa passion pour l’ingénierie et le pantalon sur les bancs de l’école, en passant par le déclic qui a saisi Bernard Zins lors de son voyage aux États-Unis, jusqu’à la création des 10 règles d’or du pantalon qui ont inspiré et permis la création des pantalons les plus iconiques des marques de luxe.
Entrons donc, ensemble, dans l’atelier de création Bernard Zins, dans le 4ème arrondissement de Paris. Et laissons Frank Zins, son épouse Jacqueline, leur famille et leur équipe nous faire remonter le temps du savoir-faire. Et comprendre avec eux comment l'on devient l’un des pantalonniers les plus renommés au monde.
Il y a quelques pièces que l’on craint parfois aborder. Elles sont peu nombreuses mais se démarquent du lot : trop techniques, trop complexes dans leur construction, trop iconiques. Elles requièrent une attention toute particulière et comprennent leurs risques. Le pantalon fait partie de ces pièces-là.
Puis, une rencontre suffit à nous donner des ailes. Vous rencontrez quelqu’un qui n’a plus rien à prouver. Mais qui aime partager. Qui vous donne confiance car il sera à vos côtés pour mener à bien le projet. Et c’est parti.
C’est ce hasard des rencontres qui nous a mis sur la route de Frank, le fils de Bernard Zins, le parrain idéal pour créer des pièces à 4 mains (avec ce grain de savoir-faire qui en ferait une pièce iconique).
Avec Bernard Zins, ingénieur pantalonnier, on était entre de bonnes mains.
Car oui, Bernard Zins c’est, selon nous, le pantalonnier le plus réputé du secteur.
Depuis sa création, et aujourd’hui encore, son travail est respecté et admiré par les plus grandes marques du monde. Et comme je vous l’expliquerai un peu plus bas, la majorité des grandes Maisons de Couture françaises ont pu créer leur premier pantalon de prêt-à-porter grâce au savoir-faire de BERNARD ZINS.
Ses clients font partie des plus exigeants et stylés du monde. Au Japon et en Corée par exemple, ses pantalons et shorts sont plébiscités pour la netteté de leurs coupes, pour le niveau exceptionnel de leurs finitions, ainsi que pour l’exclusivité de leurs tissus. Pourtant, malgré cette réputation, l’histoire de Bernard Zins reste encore l’apanage de connaisseurs.
La marque est discrète. Comme souvent dans le savoir-faire, elle travaille dans l’ombre et préfère laisser ses pantalons parler pour elle. Ajoutez à cela que ses clients préféreraient conserver leur adresse préférée pour eux. Vous comprenez que BERNARD ZINS frôle avec le mythe.
Pour la première étape de notre voyage, je dois revenir plus de 70 ans en arrière, en 1947. À cette époque, Bernard Zins vient d’être diplômé des Arts & Métiers. Il est ingénieur.
Après la guerre, boosté par l’émergence d’une nouvelle vague de créativité avec, en figure de proue, « New Look » de Christian Dior, Bernard Zins s’engage dans une nouvelle formation, à l’École Supérieure du Vêtement. Ce sont ses premiers pas dans l’univers du savoir-faire textile.
À ce moment-là, il ne sait pas encore qu’il est sur le point de créer, avec son épouse Sophie, une entreprise qui va révolutionner le secteur pour les décennies qui viendront.
En effet, il lui suffira d’un déclic, comme souvent, entre opiniâtreté et hasard. Ce déclic, il l’aura en 1950 lors d’un voyage aux États-Unis organisé dans le cadre du plan Marshall. Ce voyage exploratoire visait à ouvrir le champ des possibles aux acteurs de la filière textile et habillement. Avec un ami, Bernard Zins profite de ce séjour pour visiter de nombreux ateliers et manufactures américains très réputés.
Lors de ces visites, il découvre une nouvelle façon de confectionner des costumes. Il s’agit de l’industrialisation de la qualité tailleur. Et c’est, pour lui, une révélation. En effet, le savoir-faire du tailleur consiste à transformer un tissu en 2 dimensions en un vêtement en 3 dimensions. Pour cela, le tailleur travaille la matière afin de lui donner une nouvelle forme. Prenons l’exemple du galbe d’un revers de veste. Pour lui donner sa forme finale, le tailleur devra réaliser de nombreuses étapes de pliage et de couture. Entre chaque modification, le tailleur saisira un fer à repasser et, grâce à la vapeur produite, fixera le pli et sa couture définitivement (pour les plus connaisseurs d’entre vous, on appelle cela la « pattemouille »).
Ce travail de longue haleine permet au vêtement, une fois monté, d’avoir une forme et des plis absolument parfaits. Concrètement, les ateliers américains avaient réussi à mécaniser ce savoir-faire tailleur. Bernard Zins et son ami virent de leurs propres yeux les machines américaines plier, presser et fixer à la vapeur, chacun des mouvements effectués par les couturières. Les Américains avaient donc su rendre industrialisables des points de savoir-faire jusqu’alors conçus de manière artisanale. Ce qui était réservé à l’élite était désormais réalisable.
C’est une véritable révolution et une petite claque pour Bernard Zins. Car avant cela, pour s’offrir un vêtement de grande qualité, on devait obligatoirement passer par la case tailleur. Et si l’on n’en avait pas les moyens, il fallait emprunter des chemins détournés.
En rentrant en France, Bernard et Zins son camarade ingénieur des Arts et Métiers ont un déclic : ce nouveau savoir-faire dédié au costume, personne ne l’a encore appliqué au pantalon. Pourquoi ne pas essayer ?
Comme rien n’existait jusqu’alors, ils ont inventé eux-mêmes les presses et soufflantes qui permettraient ensuite de repasser pendant la confection tous les composants du pantalon : des presses pour les jambes, le bassin et même pour les passants du pantalon.
Ils venaient tout juste d’inventer un savoir-faire et une technique qui allaient révolutionner l’univers du pantalon.
Je dois vous l’avouer : chez Atelier Particulier, on a l’habitude de côtoyer les ateliers des grandes Maisons. La quasi-totalité de nos ateliers ont ce passeport réservé à la crème de la crème. Et c’est une grande fierté pour nous de travailler avec eux. Mais aujourd’hui, l’atelier que l’on vous fait découvrir est bien au-delà de ce statut.
Frank Zins, nous l’a lui-même confié :
Ces innovations qui permettaient de ne pas déroger à la qualité attendue par leurs clientes et clients, tout en augmentant les capacités de confection : c’était une révolution. D’autant qu’il n’y a pas plus difficile à produire qu’un pantalon ou un short. Séduites par les possibilités qu’offraient l’innovation de Bernard Zins, toutes les Maisons de couture ont frappé à sa porte.
Forte de son savoir-faire pantalonnier, la Maison Zins a accompagné, conseillé et créé les pantalons des plus grandes Maisons pendant plus de 40 ans. Réciproquement, la Maison Zins a pu bénéficier de leur haut niveau d'exigence pour améliorer encore la qualité et la durabilité de son savoir-faire.
Ces collaborations ont eu un impact très fort sur le secteur. Si Bernard Zins a partagé son savoir avec les grandes Maisons, il a lui-même profité de l’occasion pour travailler son œil. Observer de près le travail des créateurs, leur façon de penser le vêtement, de penser le mouvement, c’est une expérience riche que rien ne pouvait acheter.
Ce n’est pas pour rien que BERNARD ZINS est encore aujourd’hui reconnu pour l’extrême justesse de ses coupes.
Frank me le répétera plusieurs fois pendant nos rencontres : la coupe, c'est l'un des aspects les plus importants sur un pantalon ou un short. Il faut être intransigeant sur ce point. Et nous l'avons été sur notre collaboration avec BERNARD ZINS. C’est cette combinaison entre innovation et savoir-faire, savoir-faire et création qui ont donné naissance aux Dix Commandements de l’ingénieur pantalonnier Bernard Zins.
Les 10 règles d’or du pantalon, c’est un cahier des charges très strict qui garantit à chaque pièce Bernard Zins d’avoir un niveau de finitions, de durabilité et de confort optimaux. Chacune de ces règles s’inspire de l’exigence de la qualité tailleur mais aussi et surtout du travail innovant réalisé par la Maison Zins depuis sa création. Il ne laissera pas la place au hasard dans son travail sur la qualité de coupe, de finition et de confort de ses pantalons. Il en va de même pour ses shorts.
Souvent copiées mais jamais égalées, les règles d’or de BERNARD ZINS sont aujourd’hui érigées au rang de standard de qualité suprême.
Cela va de soi : notre short et notre pantalon suivent ces règles à la lettre.
C’est la ceinture de notre pantalon et notre short.
Elle est utilisée pour empêcher la ceinture du pantalon de rouler sur elle-même sur lui-même et de s’affaisser. Un pantalon ou short mal soutenu et le risque de voir votre chemise sortir sans permission augmente, en plus d’une perte de confort.
Ici, sur nos modèles, Bernard Zins a ajouté de la toile et des thermocollants très spécifiques pour apporter souplesse et résilience à l’anglaise, garantissant ainsi confort et tenue à la ceinture du pantalon.
Le surfilage, c’est la couture réalisée à l’intérieur du pantalon à l’aide d’un fil pour éviter l’effilochage de la couture lorsque le pantalon est enfilé.
Chez Bernard Zins, ils aiment dire que les pièces doivent être aussi belles à l’endroit à l’envers. Le surfilage s’assure que ce point est bien respecté. Naturellement, aucun fil ne dépasse puisque nous sommes sur du travail d’orfèvre.
Cette règle tire son inspiration de l’univers tailleur artisanal. Historiquement, la patte de sous-pont a pour but de répartir équitablement la tension quand la pièce est portée. Ici, Bernard Zins y a simplement ajouté son petit grain de sel : l’ingénierie.
Tout a été finement calculé pour que la patte de sous-pont soit parfaitement alignée avec la couture de la ceinture. Cela n’a l’air de rien mais, une fois porté, ce parfait équilibre rend le pantalon bien plus agréable.
Chez Bernard Zins, la pose des boutons n’est pas faite au hasard. Chaque forme de bouton a été spécialement développée pour la maison. Ils ont été pensés pour être plus solides et plus faciles à attraper.
Pour faire face aux milliers de manipulations que les boutons vont subir, la queue du bouton a été fixée durablement grâce à un fil extensible thermo-soudé (oui, oui, thermo-soudé). On retrouve là l’esprit de l’ingénieur derrière Bernard Zins.
Après le bouton, la boutonnière. La nôtre est à œillet, avec des points d’arrêts pour renforcer la couture. C’est extrêmement solide et pratique à défaire au quotidien.
Ici encore, Bernard Zins fait preuve d’un niveau d’exigence rarement rencontré dans l’univers du savoir-faire. Un sac de poche idéal doit être à la fois doux au toucher et résistant aux divers frottements. Les sacs de poche que l’on a choisis sont donc bien profonds, avec une position ergonomique spéciale et cousus très solidement au pantalon. Ici, on parlera même de poltaise. Il s'agit d'une toile de coton servant à réaliser les sacs de poche des pantalons.
Dans le cas de nos pièces la poltaise utilisée est un tissu de coton léger tissé de façon sergée qui apporte au sac de poche une grande solidité tout en préservant sa souplesse et sa douceur.
La Maison Zins se fournit pour cette poltaise auprès d’un fabricant expert de cette étoffe, tissée dans le Nord de l’Italie et faisant partie des 2 meilleurs au monde.
Bernard Zins et Atelier Particulier ont un point commun. Nous aimons aller au bout des choses. Dans le savoir-faire, rien n’est détail. Tout est important.
Les parmentures et contre-parmentures de nos pièces le démontrent bien. Invisible à l’œil nu, Bernard Zins met un point d’honneur à utiliser le tissu du pantalon pour finir la couture du sac de poche.
C’est plus solide, mais également bien plus esthétique.
Il s’agit ici d’une finition de confort que vous trouverez à l’arrière de la ceinture du pantalon. Le V anatomique confère plus d’aisance et de confort à son porteur.
Un détail discret qui n’échappera pas à l’œil aguerri des amateurs de savoir-faire.
Le principe est simple : il s’agit d’un bout de tissu – en l’occurrence identique à celui utilisé pour les sacs de poche du pantalon – cousu à l’intérieur de l’entrejambe, qui empêche les frottements avec les coutures et qui, par conséquent, renforce la partie la plus sensible d’un pantalon.
En plus d’apporter du confort, cette finition allonge très significativement l’espérance de vie du pantalon.
Le point d’arrêt en demi-lune est à l’art tailleur ce que le point cheval est à la maroquinerie. En plus d’être très esthétique, il ajoute une résistance supplémentaire aux tensions que les poches d’un pantalon subissent au quotidien.
Ce type de finition assure une résilience supérieure de la toile et des coutures.
Comme Bernard Zins il y a 60 ans, notre pantalon et notre short ne pouvaient naitre que de la succession de 3 étapes successives. Comme autant de passages obligés dont aucun ne doit être brûlé.
La première réside dans la recherche dans les archives. Ici, c’est notre âme de dénicheurs qui parle.
On aime s’immerger dans l’arrière-salle des ateliers, en coulisses, pour en saisir l’essence. Alors on fouine. On regarde là où les autres ne posent plus leur regard. Chez Bernard Zins, je dois vous avouer que l’on a été servi.
Avant notre rencontre, je n’étais jamais entré dans une Maison ou un atelier avec autant d’archives. Bernard, puis son fils Frank et ses équipes à sa suite, ont tout gardé.
Le temps s’est figé.
En un instant, vous pouvez retourner dans les années 60 pour revivre les péripéties de Bernard Zins sur les routes américaines. Puis, quelques minutes plus tard, vous faites si vous le souhaitez un détour par les années 80 pour découvrir les dessins que ses équipes ont réalisé pour Burberry et consorts.
C’est en plongeant à corps perdu dans cet amoncellement de documents que l’on a trouvé un dessin. LE dessin. Sobrement appelé « BAC J ».
Forme iconique de Bernard Zins, le « BAC J » est un pantalon à double pince avec une coupe droite et un travail assez spécifique de l’arrière du pantalon qui met bien en valeur le fessier. On a tout de suite accroché, surtout sur la double pince apporte un petit twist vraiment peu commun.
Venons-en au fait : c’est à partir de ce dessin que l’on a créé nos pièces. Après le succès de notre première collaboration avec Bernard Zins, nous avons voulu remettre le couvert.
Cette fois-ci, nous avons ajouté une touche estivale en déclinant le pantalon en short, choix dont nous sommes très satisfaits puisque le rendu allie esthétique, confort et durabilité tout en gardant cette patte Bernard Zins.
On a conservé ce que l’on aimait le plus :
• La double pince
• Le pli sur la jambe
• La boutonnière fonctionnelle
• Le positionnement des poches
• Les passants pour le modèle femme
Après quelques dessins et discussions avec l’équipe de Bernard Zins, on a ajouté notre petite touche :
• Une ceinture mi-taille haute
• Des boucles de serrage pour le modèle homme
• Une coupe droite très confortable à la cuisse et légèrement resserrée en bas
Découvrez l'univers Bernard Zins dans cette courte vidéo :
Sur Instagram @atelierpart
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