La mythologie biblique nous a apporté Noé, le patriarche qui construisit une Arche qui nous a inspiré nos actions pour l’écosystème du savoir-faire.
Aujourd’hui, c’est son arrière-grand-père, dont nous allons vous parler. Et, avec lui, de savoir-faire, comme toujours.
Il y a des millénaires de cela, un patriarche biblique vécut… 365 ans. Autant d’années que de jours dans une année. Symbolique. On dit de ce patriarche, Hénoch, qu’il marchait avec Dieu. Sa longévité, sans commune mesure avec celles des mortels, est le miroir de celle de certains savoir-faire qui survivent à leurs créateurs, pour se transmettre de génération en génération.
Rien d’étonnant alors, à ce qu’Hénoch ait prêté son nom à une confrérie dont peu peuvent faire partie : la confrérie des Hénokiens.
Ce club select, dont vous n’aviez probablement jamais entendu parler jusqu’ici, réunit le gotha du savoir-faire. C’est Gérard Glotin qui, en 1981, lança cette confrérie qui réunit les entreprises qui n’ont pas quitté le giron de leur famille depuis leur création, depuis 200 ans ou plus. Lui-même héritier du créateur de l’anisette en 1755, son association réunit depuis lors des entreprises du monde entier, dont le doyen : l’hôtelier Hoshi, qui n’a pas quitté les mains de la même famille depuis 718.
Parmi ces quelques entreprises, quelques françaises représentent les savoir-faire familiaux les plus anciens de l’Hexagone. Dont Revol et ses 9 générations qui se sont succédées jusqu’à aujourd’hui, depuis sa fondation par Pierre Revol en 1768.
Innover pour que son savoir-faire perdure : le secret de Revol
A quelques encablures du Rhône, Revol n’est pas qu’une affaire de famille exceptionnelle. Sa stabilité, Revol l’a trouvée sur ces terres entre Lyon et Valence, à Saint-Uze.
Ancrée au cœur de la Drôme, Revol aurait pu répéter depuis 253 ans les trouvailles et enseignements de la 1ère génération. Mais l’entreprise – et son savoir-faire – auraient-ils enjambé les révolutions industrielles successives, les temps de paix comme de guerre et les régimes politiques successifs, de la royauté à la Vème République si elle n’avait pas fait un pari : s’appuyer sur le savoir-faire de ses aïeux pour répondre aux besoins du temps présent ?
Sans innovation, sans lecture des besoins de ses contemporains, le savoir-faire finirait au musée. Innover, c’est ce que la famille Revol fait. Pour que son savoir-faire perdure, et qu’il conserve sa pertinence.
Ce goût de l’innovation, nombreux sont les exemples en provenance directe de Saint-Uze qui peuvent l’illustrer. Entreprise du Patrimoine Vivant, Revol est l’un des derniers fabricants mondiaux à s’entêter à fabriquer lui-même ses pâtes de porcelaine et céramique, à partir des terres premières, comme le kaolin.
Cet entêtement, beaucoup l’ont abandonné pour simplifier la fabrication voire, dans certains cas, rationaliser les coûts. Chez Revol, il permet de révéler le savoir-faire des équipes qui, à deux mains dans les terres, dialoguent avec elles pour, toujours, inventer de nouveaux mélanges, de nouveau coloris d’émaux pour de nouveaux usages.
Une céramique unique au monde
Nous prendrons deux exemples récents.
Il y a de cela 10 ans, seulement, Revol inventa la céramique noire. Initialement, l’idée des équipes étaient d’imiter l’ardoise. Poreuse, donc peu hygiénique, l’ardoise ne pouvait pas être utilisée pour des céramiques culinaires. Mais qu’elle était belle ! Alors, Revol trouva le mélange qui, teinté dans la masse, permit d’associer les propriétés de la porcelaine à la beauté rugueuse de l’ardoise : la céramique noire était née !
Le savoir-faire est partout. Même dans les déchets
Plus récemment, en 2018, Revol lança Recyclay – de clay, argile en anglais. Dans le processus de fabrication des céramiques, les eaux qui s’écoulent contiennent des matières minérales. Cette matière première pourrait se perdre et rejoindre les eaux sauvages. Alors, partout où Revol utilisait de l’eau, pour laver les moules comme pour lier les parties des pièces, Revol a placé des capteurs qui récupèrent, tout au long du process de fabrication, les matières minérales de l’eau. Ce sont près de 2.000 mètres de tuyaux qui assurent cela.
Après traitement des eaux, les matières récupérées donnent naissance à Recyclay, une terre qui n’est pas porcelaine, car non blanche, mais qui fait des céramiques qui n’auraient jamais vu le jour sans une attention particulière au gâchis.
Et si le savoir-faire se nourrissait en captant l’air de son temps ?
Que ce soit pour la beauté de l’objet ou pour s’assurer de ne pas jeter à la poubelle des matières qui peuvent faire le beau, Revol prend sa part pour que le savoir-faire respire à plein, les deux pieds dans son temps.
Et si c’était le secret de la longévité des entreprises hénokiennes ?
Revol et Atelier Particulier
Ce mois-ci, pour l’Arche du savoir-faire, nous avons le plaisir d’accueillir Revol.
Nous avons sélectionné, pour vous, les pièces les plus représentatives du savoir-faire de Revol. Disponible pendant quelques jours seulement sur l’e-shop.