Aujourd'hui, direction le Pays de Charolles. Non loin de Paray-le-Monial, vous en connaissez certainement la race bovine du même nom. Typique de la région, et qui se trouve même dans les arts du village, avec sa robe blanche tirant vers le crème.
Mais Charolles, c'est également la faïencerie éponyme, depuis 1844.
Cette année-là, Hippolyte Prost reprend l'atelier de poterie de son père. Et se spécialise, alors, dans la faïence utilitaire et culinaire.
C'est le point de départ de la constitution d'un patrimoine de moules de plusieurs milliers de pièces, et d'autant de formes différentes, aujourd'hui.
Une infime partie des Archives de Faïencerie de Charolles (photo : L. Bouquerel)
Depuis près de 200 ans, bien sûr, la faïencerie a vécu au rythme des évolutions de la société. Les changements d'habitude, l'avènement du frigidaire, l'apparition du plastique, la production à bas coûts et ailleurs.
Tout a concouru à challenger le savoir-faire de Faïencerie de Charolles au fil des décennies.
Mais aujourd'hui, en célébrant le passé, la faïencerie réussit le pari d'entrer dans les foyers, d'une façon différente d'antan.
Benjamin, les mains dans la terre. Dans les champs ou à la faïencerie, on y va à pleines mains, sans chichis.
Et si Faïencerie de Charolles a réussi à se maintenir dans nos intérieurs, c'est grâce à une spécificité rare, presque unique : la couleur.
À Charolles, les artisans créent leurs propres émaux. Plutôt que de les acheter "tout prêts", ils font leurs propres mélanges pour créer un colorama introuvable ailleurs.
Quelques exemples des créations de couleurs des artisans, à Charolles (photo : L. Bouquerel)
Alors, la faïence prend des teintes uniques, passant, par endroits, du clair au foncé. Les photos seules n'en rendront pas compte. C'est en ayant la pièce en main que l'on caresse l'ampleur de la prouesse.
On voit bien ici les jeux de couleurs et reflets :-)
Et avant la couleur, que se passe-t-il ?
Au quotidien, Faïencerie de Charolles puise dans son patrimoine de moules. Là, elle y trouve ses inspirations. Avec la directrice artistique Aurélie Richard, la faïencerie retravaille chaque modèle pour l'oeil d'aujourd'hui.
Par contre, la recette de la faïence n'a pas bougé depuis près de 2 siècles. Les mêmes mélanges de terres, la même exacte température de cuisson du biscuit, puis de la pièce émaillée (et ce n'est pas la même !).
On ne réinvente pas les gestes des anciens ; on les reproduit, avec le plus de justesse possible.
Les mains changent. Les gestes restent immuables.
On souhaitait finir avec une note de "philosophie" du savoir-faire : certes, la faïence est fragile si vous la faites choir.
Mais, plus fragile encore, le lien entre nos savoir-faire et nos territoires. La Faïencerie de Charolles a été reprise plusieurs fois par des personnes dédiées à la sauvegarde de ce patrimoine qui ne tient qu'à un fil.
On estime donc que c'est notre mission, chez Atelier Particulier. Que de fortifier ces initiatives qui n'ont pas de sens purement économique. Même pour nous. Et souvent, même, les banques considèreraient assez vite que c'est un non sens économique.
Leur sens est patrimonial.
Et tous ces combattants du savoir-faire ont un point commun : la passion. Et un grain de folie, qui leur fait soulever des montagnes. Nous, on leur dit merci de les soulever, pour préserver ce qui fait le savoir-faire et ses aspérités !
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