1872. Quelque part, au cœur des Pyrénées-Orientales, un vautour-moine survole les forêts du Haut Vallespir. De là-haut, son regard se porte sur un mouvement. Une marche décidée, à quelques mètres de la frontière espagnole.
Joseph Sans randonne vers son futur.
Avec, pour tout bagage, un baluchon, il traverse les Pyrénées pour rejoindre Barcelone. Là, pendant deux ans, son oncle lui apprendra le métier de sa vie : tisseur.
Marcher, par-delà les monts et vallées, là où il n'y a personne
Puis, de retour à Saint-Laurent-de-Cerdans, qu’il ne quittera plus, il fonde avec son père les prémices de son atelier de tissage qui deviendra, beaucoup plus tard, les Toiles du Soleil.
Fort de 20 ans d’économies, il fera construire, en 1897, l’atelier actuel. Qui se transmettra, de mains en mains, d’artisans à artisans, jusqu’à aujourd’hui.
Un bâtiment qui n'a pas bougé à travers les décennies
À l’origine, Toiles du Soleil tissera des toiles catalanes à destination des espadrilles, tradition de la région. Jusqu’à ce que l’espadrille laisse place à d’autres chaussants.
C’est là que Toiles du Soleil a continué de tisser ses toiles pour d’autres besoins, de l’aménagement extérieur à l’accessoire.
Mais la recette du tissage de Toiles du Soleil est restée la même depuis le 19ème siècle.
Au début, il y a l’ourdissage. Sur l’ourdissoir, on aligne les fils, parallèlement entre eux, pour former la chaine sous une même tension. Une fois ourdis, les fils de chaine sont délicatement déposés sur une ensouple, qui sera placée sur le métier à tisser.
L'ourdissage, première étape pour un tissage réussi
Ensuite, pour assurer la continuité de la chaine sur le métier, les fils de l’ancienne chaine sont noués un à un à ceux de la nouvelle chaine. Il faut compter plus de 2.000 fils pour un mètre de large : une multitude de possibilités de rayures !
Le tissage catalan se fait en chaine et trame. Les fils se tissent perpendiculairement. Aussi, avant le tissage vient le canetage. Il s’agit ici d’enrouler les fils de trame sur des canettes, petits supports en bois typique des métiers à navettes.
Après toutes ces préparations, les machines à tisser se lancent. Les fils de chaine se lèvent et se baissent pour laisser passer les navettes. Les fils de trame dansent sur le métier selon l’armure (dessin du tissu) décidée en amont.
De la navette à la toile finie, jeu de patience et de concentration
Le résultat ?
Une Toile du Soleil qui joue avec les rayures, spécialité de cette Entreprise du Patrimoine Vivant.
Puis ces toiles, une fois tombées du métier, passent dans les mains des couturières des Toiles du Soleil. Des mains expertes qui donnent vie aux toiles pour des chiliennes, des sacs, du linge de maison.
Chez Atelier Particulier, on a un vrai coup de coeur pour le savoir-faire et les pièces de cet atelier - qui rendent un fier hommage au pays catalan.
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