SAVOIR-FAIRE, (n.m. inv) : (i) Compétence acquise par l’expérience dans l’exercice d’un métier.
(ii) Passion au cœur de la mission d’Atelier Particulier.
Chez Atelier Particulier, le savoir-faire n’a pas de frontières.
Pourquoi cette maxime ? Car à nos yeux, le savoir-faire est maitrise. Maitrise de la matière, maitrise de la technique. Pour atteindre le but recherché : l’excellence.
Et ces caractéristiques peuvent se trouver partout. Toutes les mains en sont dignes, pourvu qu’elles respectent la tradition du beau geste.
Et, quand on pense excellence, la Chine est à tort la grande oubliée. Pourquoi ? Car, en 2018, la production textile chinoise bas-de-gamme a dépassé les 300 milliards de chiffre d’affaires.
C’est l’arbre qui cache la forêt. L’arbre est gros certes. Mais, derrière, se cachent des arbrisseaux qui sont de véritables pépites du savoir-faire. Que l’on ne voit plus sous le poids de la masse produite pour la Fast Fashion.
Aussi, à l’occasion du Nouvel An chinois, nous avons choisi de vous parler du savoir-faire en Chine.
En effet, qu’est-ce qui nous a mis la puce à l’oreille ?
Hermès, la plus célèbre (et dernière ?) maison de luxe a lancé, en 2009, Shang Xia.
Shang Xia est parti d’un constat : l’empire du milieu est le berceau de savoir-faire ancestraux encore vivaces aujourd’hui. Marqueterie du bambou, broderies kesi, porcelaine « coquille d’œuf », feutre de cachemire : Shang Xia embrasse ces savoir-faire traditionnels pour les traduire dans des créations pour aujourd’hui.
Le choix d’Hermès n’est pas anodin. Le savoir-faire chinois est réel, bien que peu connu. Nous avons donc décidé de lever le voile ici sur deux d’entre eux.
La Chine, empire de savoir-faire ? Préparez-vous à être surpris !
1 - Les arts du feu
Comment vous parler de savoir-faire chinois sans aborder les arts du feu ?
Pour rappel, les arts du feu regroupent les activités artisanales qui reposent sur la transformation d’une matière minérale par la chaleur. On y retrouve donc, pêle-mêle, le travail de la céramique, de l’émail, du verre mais aussi de la métallurgie.
La porcelaine est certainement le plus connu d’entre eux, mais aussi notre favori chez Atelier Particulier. La porcelaine est un travail dérivé de la poterie inventé en Chine il y a plusieurs millénaires (environ 16 ou 17.000 ans avant J.C). C’est un métier d’art technique qui se rapproche d’un savoir-faire d’orfèvre. Minutie, précision et patience sont indispensables.
A l’origine de cette expertise, il y a la matière. Et depuis le tout début, la Chine a toutes les cartes en mains sur le sujet. Elle possède en effet naturellement, et en abondance, les deux matériaux principaux au travail de la céramique :
- La terre de Lœss, matière première de la céramique et des fours à céramique
- Le kaolin, pierre d’argile blanche utilisée pour la porcelaine
L’une des techniques les plus impressionnantes est ce que l’on nomme la porcelaine « coquille d’œuf ».
Coquille d’œuf ?
Car la légèreté et la finesse de la porcelaine est saisissante et indépassée encore aujourd’hui. Son épaisseur ne dépasse pas le millimètre. De la préparation de la pâte de kaolin, au découpage, en passant par le façonnage, l’émaillage et la cuisson, plus de quarante étapes manuelles sont nécessaires pour atteindre le Graal d’une porcelaine coquille d’œuf.
Plus globalement, la tradition porcelainière chinoise est mère de la tradition française. Eh oui ! Limoges n’existerait pas sur la carte de la porcelaine mondiale si la Chine n’avait pas développé la première la connaissance du kaolin.
En la matière, un artiste que nous aimons beaucoup réconcilie les deux traditions : Zhuo Qi. Zhuo Qi est un artiste chinois, formé au Beaux-Arts de Limoges, et qui capitalise dans son travail sur son éducation en Chine et sa formation en France. En fonction de ses projets, il navigue même entre les deux pays, pour aller chercher une technique particulière, un artisan identifié, qui feront naitre son œuvre. Le savoir-faire n’a pas de frontières, on vous l’a déjà dit !
2 - La sériciculture
La sériciculture, c’est l’artisanat pour les passionnés de belles étoffes, s’il en est !
Car il s’agit de transformer un cocon fragile en un tissu voluptueux et doux : la soie.
L’activité peut être résumée en 3 étapes clés :
- L’élevage des vers à soie, pour obtenir des cocons - étape la plus longue du processus. Les vers sont élevés en semi-liberté dans leur milieu naturel pour accompagner la transformation du vers.
- L’ évidage des cocons pour récupérer la soie brute - cette étape 100% manuelle est extrêmement complexe à réaliser, il y a beaucoup de pertes.
- La filature de la soie - le métier du fileur est aussi simple que technique, il travaille la matière brute pour en exploiter tout le potentiel. Sans lui, pas de douceur ni de brillance.
Et, sur ce terrain, la Chine tire son épingle du jeu dans la valse mondiale des artisanats de tissus. Et cet artisanat y est historique. Pendant des siècles, avant Jésus-Christ et jusqu’au 15ème siècle, l’Europe importait toute ses étoffes de soie de Chine, qui a longtemps été seule à pratiquer l’élevage des vers. Cette activité commerciale a même donné le nom à la route de la soie, qui traversait l’Asie, le Moyen-Orient, pour éclater dans toute l’Europe.
Chez Atelier Particulier, cette histoire et ce savoir-faire résonnent en nous.
La soie, comme pour la fibre de laine ou le cuir, nécessite un travail minutieux pour passer d’une matière brute à une matière de luxe, telle qu’on la voit.
Une fois récoltés, les cocons sont d’abord étouffés dans des étuves de 70 à 80°C. Ensuite, ils sont trempés dans de l’eau bouillante pour ramollir le grès qui protège le fil de soie. Ce dernier est ensuite délicatement récupéré à la main. Bien qu’un cocon soit constitué d’un ensemble de fils mesurant 500m à 1km, il ne faut pas moins de 8 kilos de cocon pour obtenir un kilo de soie brute.
Les fils sont ensuite réunis puis tordus. Cette étape est déterminante car elle impacte directement la qualité du fil de soie. En effet, plus le fil sera tordu et plus l’étoffe obtenue sera souple.
Viennent ensuite la teinture et le tissage. Traditionnellement, on utilise de l’alun pour que la teinture se fixe sur la fibre. Puis, comme pour la laine, le fil de soie est monté sur un métier à tisser.
Une fois la soie sauvage obtenue, les possibilités sont multiples. Du tissu de décoration en passant par l’habillement et l’accessoire (très) premium, tout est possible.
Encore aujourd’hui, la Chine épate le monde avec ces soies les plus qualitatives.
Nous avons aujourd’hui choisi de vous parler de deux savoir-faire.
Nous aurions pu en choisir d’autres. Mais ces deux exemples suffisent à vous faire partager notre conviction : lorsque l’on dit que le savoir-faire n’a pas de frontières, nous affirmons surtout qu’il peut se trouver partout et, souvent, là où on ne s’y attend pas.
Depuis 6 ans que nous nous sommes lancés avec votre soutien, la liste est longue de savoir-faire que nous avons trouvés au gré de nos rencontres. Il faut se laisser surprendre, aller voir, discuter.
Rechercher le savoir-faire, c’est un voyage qui ne se fait pas sur une autoroute. Il faut savoir prendre les chemins de traverse. Il y a 2.000 ans est née la route de la soie. Aujourd’hui, nous créons avec vous la route du savoir-faire. Vous montez avec nous ?