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Fonty, la filature qui rend la laine à sa région.

Publié le28/02/21
7 mn
Ateliers

Chez Atelier Particulier, nous aimons beaucoup les belles histoires de savoir-faire. Qu’il s’agisse d’une technique, d’un geste, d’une matière ou bien d’une entreprise, on se passionne pour tout ce qui touche au savoir-faire. La liste est longue.

Aujourd’hui nous levons le voile sur notre dernière découverte. Voici l’histoire d’une entreprise. Ou plutôt, d’une institution qui a puisé dans son héritage traditionnel et dans ses convictions les plus profondes pour traverser le temps.

Cette entreprise, on l’a trouvé dans le pays de Combrailles. Dans la Creuse, région fortement connue pour sa tradition textile, le nom de Fonty résonne plus que celui des autres.

Voici l’incroyable histoire d’une filature historique qui a su rendre à son territoire ce qu’il lui a donné.

La filature trône fièrement en plein coeur de la Creuse !

Une filature née sous Jules Ferry

Pour assister à la création de la Filature Fonty, il nous faut remonter le temps de plus de 100 ans. De 140 ans exactement. Nous sommes alors en 1880, à Rougnat et le 14 juillet vient tout juste d’être proclamé fête nationale française.

Dans cette commune de Creuse, située en plein pays des Combrailles, on est habitué à côtoyer la grande histoire. Pendant la guerre de cent ans, Rougnat se trouvait à la frontière exacte des terres du roi d’Angleterre, subissant pendant plusieurs décennies les ravages causés par ses affrontements.

Pourtant, à la fin du 19ème siècle, la région est toujours debout, en grande partie grâce à l’élevage de bovins et d’ovins, qui forme une ressource importante pour ses habitants depuis des siècles.

À Rougnat, d’ailleurs, cela fait quelques années qu’on s’interroge sur la laine des moutons qui gambadent gaiement.

Qui dit élevage de la Creuse, dit paysage de Cocagne

N’y-a-t-il pas là quelque commerce à faire ? Se demande-t-on.

En cette année 1880, un entrepreneur va sauter le pas.

Son nom est Pierre Gorsse. Monsieur Gorsse a l’idée de transformer le moulin de la commune en carderie et filature. Après tout, la région a déjà une forte expertise, pourquoi pas Rougnat ? 

Il ne lui restait plus qu’à se faire une place dans le grand monde des manufactures.

Un savoir-faire aux allures de phénix

Dès ses débuts, la filature de Rougnat dispose de deux avantages concurrentiels de taille : elle peut puiser dans l’eau du Cher pour laver la laine, et faire appel aux nombreux éleveurs du territoire pour lui fournir des toisons de qualité.

Parmi les races locales, on peut en compter une qui doit vous être familière si vous nous suivez depuis quelque temps : le Mérinos. 

Cependant, ce Mérinos est spécial. Il s’agit du Mérinos d’Arles. Une espèce française un peu à part. Car Mérinos, il ne l’est qu’à moitié.

C’est en réalité un croisement entre des brebis du sud-est de la France, et des Mérinos d’Espagne, alors élevés à la Bergerie Royale d’Arles. D’où son nom. Depuis le début du 19ème siècle, on y voit deux avantages : allier la finesse et la qualité de la laine du Mérinos à la rusticité des ovins du massif central.

Le Mérinos d'Arles, véritable icône des ovins de la région

Il faut dire que le Mérinos originelle goutait peu aux écarts de température lors des trajets entre plaines et montagnes du Massif Central.   

Son cousin d’Arles, moins contraignant et plus proche, devint donc rapidement le favori des éleveurs et des filatures du sud-ouest. Fonty, en particulier, fit du travail de sa laine une de ses marques de fabrique. 

La qualité des laines Fonty poussera la filature à croître rapidement, jusqu’à atteindre une quarantaine de travailleurs dans les années 70. En Europe, aux États-Unis et au Japon, on est alors très friand du savoir-faire centenaire made in Fonty.

De filature, elle était devenue institution.

Toutes les étapes du travail de la laine sont réalisées au sein même des ateliers de la filature.

Si l’on continue à vous parler de Fonty 50 ans plus tard, c’est d’ailleurs parce que son savoir-faire a marqué de nombreuses générations. Et pourtant, la filature n’a pas eu la vie facile. 

Alors que la filière lainière déclinait a vue d’œil, Fonty a commencé sa traversée du désert. Vendue coup sur coup à de nombreux propriétaires différents, cette institution textile a progressivement perdu de sa splendeur et a bien failli fermer définitivement ses portes au début des années 2000.

En Combrailles cependant, on se refusait d’abandonner la filature. Elle fait partie intégrante du patrimoine et tous y sont très attachés. L’atelier a donc fait le dos rond. Et c’est grâce à son identité que la renaissance arrive en 2017. En conservant son héritage, et son ancrage local, Fonty a renoué avec le succès.

La filature peut compter sur son fameux parc de machines anciennes !

Les machines datant pour la plupart des années 50 et 70 ont été conservées, et les anciens artisans de la filature en ont formé de nouveaux.

La filature s’appuie ainsi sur son statut de manufacture traditionnelle, sans chercher à moderniser à outrance son appareil productif. On y bat, lave, carde, teint et file toujours la laine avec l’eau du Cher, et des techniques qui ont parfois traversé 7 générations.

Et quand on parle de retour aux sources, Fonty ne fait rien à moitié.

Pour que le Massif-Central redevienne lainier.

Lors de sa création en 1880, la filature travaillait essentiellement la laine des alpages de sa région, notamment du Mérinos d’Arles, jusqu’à ce que les changements successifs de propriétaires ne l’éloignent des ovins de Combraille.  

À ce jour, et pour relancer une filière de la laine en grande difficulté, la filature Fonty participe, à travers l’association Lainamac, à la réinsertion du Mérinos d’Arles dans le massif central.  

Depuis plusieurs années, cette association rassemble plusieurs professionnels de la laine et des fibres textiles naturelles en France, avec comme objectif de préserver les savoir-faire d’élevage, de culture et de travail des fibres naturelles en France. Naturellement, cela concerne également le Mérinos d’Arles, et ceux qui en vivent.

Seul moyen d’utiliser leur laine sans la vendre à perte, les éleveurs travaillent main dans la main avec les institutions comme Fonty, qui les rémunèrent dignement. À la hauteur de leur savoir-faire.

Car les artisans et dirigeants de la filature savent ce qu’ils doivent à leur région, et ils lui rendent bien.

Aubusson, de la ville à la pelote de laine

Le lien entre Fonty et la région ne s’arrête d’ailleurs pas là.

Pour nommer une de ses plus belles laines, la filature a utilisé le nom d’une ville de sa région : Aubusson. Un lieu iconique du territoire, situé entre Limoges et Clermont-Ferrand.

La laine Aubusson, sous sa teinte beige pour l'Arche du Savoir-Faire !

Entièrement confectionnée avec une toison de Mérinos, cette laine Aubusson allie l’extrême finesse du « roi des moutons », et la texture offerte par un parc de machines bientôt septuagénaire.

Elle est texturée, douce et gonflante, au point que plusieurs membres de l’équipe se sont remis au tricot pour pouvoir la tester. Autant vous dire que le coup de cœur est absolu.

L’histoire de Fonty nous met toujours du baume au cœur.

À une époque où l’on voit beaucoup d’acteurs du savoir-faire essayer de relocaliser leur production afin de recouvrer ce qui fait leur force et leur identité, les exemples couronnés de succès sont toujours réconfortants.

Alors dans l’équipe, on espère que Fonty servira d’exemple, et que la filature inspirera d’autres entreprises. Car le savoir-faire ne meurt jamais si l’on en prend soin.

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